L’assertivité est un gros mot très en vogue en ce moment dans l’entreprise, comme la résilience et l’agilité. Nous devons tous être assertifs, résilients et agiles pour faire face à l’incertitude…
Quand j’en parle avec mes clients, leur première réaction est, dans 95% des situations : « Mais, qu’est-ce que c’est exactement l’assertivité ? »
Si je leur demande de me décrire une personne assertive, ils vont me parler de charisme, de présence forte voire même de biceps saillants… Le Mr. Propre de la pub…
Je leur réponds que « l’assertivité c’est être ni paillasson, ni hérisson… » ou que « l’assertivité c’est quand je m’adresse à l’autre en prenant en compte mes besoins et ses besoins … »
Encore faut-il connaitre ses besoins et savoir aller chercher les besoins de l’autre. Et ça me demande d’aller beaucoup plus loin en parlant de tout ce qui se cache dans la partie immergée de l’iceberg de l’assertivité.
Regardons d’abord une situation que j’ai souvent rencontrée dans les entreprises…
Qui est assertif ? Qui est agressif ? Qui est passif ? qui est passif-agressif ?
Vous auriez une préférence pour quel rôle ?
Comment vous sentez-vous dans ce genre de situation ?
La réponse à cette dernière question sera toujours plus agréable si vous avez été assertif.
La posture relationnelle
Nous allons donc parler de la posture relationnelle assertive.
Comment est-ce que je me positionne dans la relation avec l’autre ? Dans la situation de cette réunion, vous pouvez reconnaitre les postures relationnelles des 4 personnages décrites dans ce schéma.
Pour comprendre l’assertivité, j’ai choisi de retenir 3 éléments de ce schéma :
1 – Le respect mutuel
Tout d’abord, pour être assertif il faut être dans le respect de soi et de l’autre. Se vouloir du bien et vouloir du bien pour l’autre.
Cela permet de ne pas imposer ses choix sans prendre en compte l’autre, de ne pas subir les choix de l’autre ou de ne pas entrainer l’autre et soi-même dans une spirale où tout le monde est perdant à la fin.
2 – La fin annoncée
Si vous regardez des situations dans votre vécu, vous reconnaitrez facilement que quand des comportements passifs et agressifs s’enchainent et que rien n’est fait pour arrêter cette spirale, la fin est prévisible : tout le monde est perdant.
Et cela demandera du temps et beaucoup d’efforts pour être bien ensemble à nouveau.
Autant réajuster le plus rapidement possible pour revenir dans l’assertivité.
3 – L’intention de faire ensemble
Pour se comporter de façon assertive, il faut avoir comme intention de coopérer, de co-construire et de co-réussir. Cela demande une confiance en l’autre et en ses intentions. Confiance souvent difficile à conserver quand nous entrons dans un cercle vicieux de résistance avec des comportements passifs ou agressifs.
L’assertivité, la partie émergée de l’iceberg
L’assertivité n’est pas quelque chose que l’on peut travailler en une formation de 2 jours, en regardant une vidéo ou en écoutant un podcast.
C’est la partie émergée de l’iceberg. Cet iceberg, ce sont toutes les compétences relationnelles et émotionnelles que nous développons au cours des années et qui nous aiderons à (nous) faire confiance, à (nous) respecter et à (nous) comprendre.
La clé est de développer des réflexes qui nous sortent de la passivité ou de l’agressivité.
- Être capable de voir ce qu’il se passe : passivité, agressivité, chez moi, chez l’autre
- Être capable de l’accueillir sans (se) juger : se connaitre suffisamment, avoir confiance en soi, pouvoir s’appuyer sur l’estime de soi…
- Prendre du recul : quelles sont les intentions de chacun ? quel est l’objectif commun ?
- Comprendre l’autre : questionner ses intentions, ses contraintes, ses besoins avec l’intention seule de le comprendre et mieux le connaitre
- Prendre ses responsabilités : accepter que nous avons contribué à la situation et décider de faire différemment nous-même. S’éloigner du blâme, de la justification, du conflit improductif…
Comment nous permet-elle de mieux travailler ensemble ?
Être assertif nous permet de…
… nous confronter à l’autre dans des situations difficiles sans couper la relation.
… faire des demandes claires et précises en prenant en compte les besoins et les contraintes de l’autre.
… avoir des conversations productives centrées sur la recherche de la solution et non du coupable.
… prendre et occuper notre place sans charisme hypnotisant ou biceps surdéveloppés.
J’aime cette citation d’un de mes maîtres, Daniel Grosjean :
La puissance est une « puissance d’être » et non un « pouvoir sur ».
Daniel Grosjean
L’assertivité est une puissance d’être, être avec soi-même, être avec l’autre, être dans l’entreprise, être dans le monde…
Pour conclure, je citerai ma fille de 13 ans, Sarah. Elle a lu l’article et m’a dit tout simplement : « Je croyais que c’était une personnalité mais, en fait, c’est juste nous qui décidons de l’être ».
Elle a tout compris. Et c’est mon rôle de l’aider à grandir pour se comporter dans le respect, développer sa propre estime, se connaitre, ne pas s’arrêter aux jugements….
Construire son propre iceberg solide et étincelant pour pouvoir se comporter en gagnant-gagnant dans ses relations présentes et futures.
Je vous offre 2 axes de réflexion après la lecture de cet article :
- Axe professionnel : Quel est votre prochain défi professionnel d’assertivité ? Dans quelle situation et avec qui, une posture assertive vous aidera ? Que pouvez-vous faire de différent pour finir gagnant-gagnant?
- Axe personnel : Reprenez le schéma et demandez-vous quelle est votre posture relationnelle avec certains de vos proches ? Quand est-ce que vous vous laissez entrainer dans un cercle vicieux perdant-perdant ?
Bonne réflexion….