Les conseils anti-burn-out abondent sur le web. Souvent les causes et les conséquences de la situation menant à un burn-out sont assimilés. Ne plus prendre du temps pour soi, rester connecté, ne pas équilibrer sa vie pro et sa vie perso, sont des conséquences. La cause est plus profonde et individuelle.
L’histoire de chaque burn-out est personnelle et diffère donc d’une personne à une autre. Cependant des histoires se rejoignent et une des causes qui résonne souvent est celle de la reconnaissance.
Savoir reconnaitre ses points forts et ses réussites soi-même est essentiel mais cela ne suffit pas.
Chaque personne a sa propre échelle de valeur. Chaque personne sélectionne où elle se trouve de la valeur.
Etre équitable dans sa propre reconnaissance
Le premier facteur est de banaliser ses réussites personnelles et de ne se trouver « génial » que dans son travail. Les personnes qui sont performantes au travail et adorent les petits coups d’adrénaline du succès, se reconnaitront. La petite décharge quand elles signent un contrat, obtiennent une décision favorable, sont reconnues par leur hiérarchie… C’est comme une drogue qui fait beaucoup de bien…
En même temps, il est difficile d’expérimenter la même intensité dans sa vie personnelle. Nous n’avons pas autant d’ « indicateurs de réussite ». Notre réussite se mesure plus dans le long-terme.
Prenons l’exemple de la vie familiale, et en particulier d’un enfant. Une annonce de grossesse, une naissance et ensuite des petits coups d’adrénaline de plus en plus espacés, premiers pas, premiers mots, premier jour d’école, le bac… Au quotidien, beaucoup de choses magnifiques et autant de difficiles.
Notre culpabilité de ne pas être les « meilleurs » parents du monde, affaiblit souvent la satisfaction que nous devrions ressentir quand nous vivons de jolis petits moments avec nos enfants. Il est « normal », voire « banal », que nos enfants réussissent. Le contraire, par contre, ne l’est pas.
Se sentir génial en tant que parent est souvent difficile. Etre un bon parent est largement suffisant !
Ce déséquilibre explique que nous puissions tomber dans un cercle de vicieux où nous cherchons à être de plus en plus performants au travail pour s’y sentir « génial » et que nous n’arrivions plus à nous ressourcer dans notre vie perso si « banale » ou « normale ».
Reconnaître sa « génialitude »
Le second facteur est le fait de penser que nous sommes « géniaux » au travail grâce à l’entreprise. Que dans une autre entreprise, un autre poste, une autre équipe, nous ne serions pas les mêmes. Nous nous trouvons alors coincés. Nous sommes obligés de rester là pour rester « géniaux » et si nous sommes obligés de partir, tout s’effondre…
Cela explique pourquoi des personnes vivent des burn-out à des moments de perte d’emploi ou de mutation imposée. Elles étaient « géniales » et d’une seconde à l’autre sont privées de la source de leur « génialitude ».
Prévenir le burn-out
Se trouver « génial » grâce à son travail et banaliser sa vie personnelle sont deux facteurs qui touchent autant les hommes que les femmes.
Pour les collaborateurs ou les managers qui sont particulièrement performants, il est tellement plus gratifiant de réussir professionnellement. Il est possible de quantifier, déléguer, pointer du doigt quand quelque chose va mal. C’est beaucoup compliqué dans sa vie personnelle, où la responsabilité individuelle est souvent plus lourde.
En tant que coach, j’accompagne les personnes à mieux se connaître afin de savoir reconnaître leurs points forts et leurs réussites. Le contexte d’une expérience professionnelle réussie est important mais nous en sommes la pierre angulaire. Nous pouvons aussi être génial ailleurs.
J’accompagne aussi les personnes à reconnaitre leurs réussites personnelles : un engagement dans la société, la façon d’être un ami, un conjoint, un parent, un enfant. Tout cela n’est pas anodin et doit être valorisé.
Il est particulièrement important de prendre le temps de cette démarche après un burn-out afin de ne pas rechuter. Sans comprendre l’origine, il est compliquer de ne pas retomber dans les mêmes travers dès le retour au travail et de reproduire cette recherche effrénée de « génialitude » dans son nouveau poste.